C’est par le biais de l’anthropologie que les objets africains arrivent en Europe au début du XXème siècle. Il faudra presque un siècle pour qu’ils deviennent des objets esthétiques, comme en témoigne le récent Musée du Quai Branly.
Aujourd’hui, l’occident se tourne avec intérêt vers la création émergente venue de territoires aussi contrastés que l’Afrique du Sud, ou la multitude des pays de l’Ouest.
Artiste fantasque et prolixe, Gauguin vient tardivement à la profession de peintre.
En 1888, mû par une recherche effrénée d’exotisme, il s’installe en Bretagne pendant presque neuf mois, où ses recherches picturales vont s’affirmer dans des compositions serrées, le synthétisme des formes, la simplification des couleurs posées en aplat. Le voyage postérieur en Océanie confirmant ces nouvelles recherches stylistiques, lui permettront d’aborder la sculpture en bas-relief.
Fatata Te Miti, 1892, National Gallery of Art
Au XXème siècle, la voiture est devenu un objet de fascination collective. Symbole de la vitesse et d’une nouvelle forme de mobilité, elle est magnifiée chez les modernes par la peinture ou le collage, puis évoquée sur un mode tragique par les crash sérigraphiés de Warhol. Aujourd’hui, les artistes usent de l’objet lui-même pour approcher les valeurs symboliques de l’automobile : Carcasses de voitures et tôles froissées envahissent de plus en plus les lieux d’expositions, suggérant que parfois, du Cimetière de voiture au Musée, les écarts sont faibles !
Ant Farm, Cadillac Ranch, 1974
Ouverture sur l’imaginaire des trains et des gares, tant par le biais des représentations picturales, de Monet à Hopper, que par l’architecture elle-même. Dés la fin du XIXème siècle, l’érection des gares va susciter des enjeux techniques et esthétiques sans précédents. Des décors magnifiques seront également proposés pour magnifier ces cathédrales des temps modernes.
Edward Hopper, Le Train aérien, 1908.
De nombreux thèmes de la peinture classique abordent l’image religieuse du pèlerin, mettant en scène des hommes mus par une nécessité spirituelle, économique ou autres, à la différence du randonneur qui lui se déplace guidé par les plaisirs du mouvement et de la contemplation.
Un grand pas dans l’histoire de l’art jusqu’à L’Homme qui marche de Rodin, sculpture toute en jambes et en muscles, pure force qui nous mène jusqu’à l’humanité en marche de Giacometti.
Gustave Courbet, La Rencontre, ou Bonjour Monsieur Courbet au musée Fabre de Montpellier (1854).
Les échanges entre Japon et Occident se construisent entre fascination, méfiance et rupture. Au XIXème siècle, l’introduction en France des estampes japonaises contribue à la découverte d’un nouveau langage plastique. L’usage des aplats de couleur, l’absence de perspective, la simplification formelle, le goût pour le motif floral… sont autant d’éléments qui fascinent les peintres impressionnistes, nabis et symbolistes.
Claude Monet, La Japonaise, Madame Monet en costume japonais
En 1832, Delacroix ramène de son voyage au Maroc dessins et croquis pris sur le vif, qui outre l’aspect esthétique, présente un aspect documentaire. Il transforme ainsi l’orientalisme littéraire ou imaginaire issu des récits bibliques, en un orientalisme vécu. Le Carnet de voyages instaure progressivement un style, puis une nouvelle sensibilité, une façon de voyager où le croquis permet un dialogue avec l’autochtone.
Eugène Delacroix, Album du Maroc (musée du Louvre).