Entre images, sons, éclats de saxophone et paroles, une conférence à 2 mains (et deux souffles)
Dans les années 20, l’impact de l’art nègre en France est assez puissant ; il trouve son exutoire dans l’instrumentation hurleuse et colorée du Jazz et le besoin de vivre vite et de s’amuser à tout prix. Côté cabaret, Joséphine Baker et la «Revue nègre » font le plein, et parallèlement les peintres s’inspirent de la statuaire africaine et de modes de vie exotiques, plus libres.
Joséphine Baker, 1927 (photo de Walery).
Baudelaire : « les couleurs, les parfums et les sons se répondent ».
Les arts de la lumière, le cinéma et la vidéo offrent tout au long du siècle un terrain d’investigation particulièrement fertile aux confrontations entre l’image et le son. Au cœur des préoccupations contemporaines, le mouvement d’interaction du visuel et du sonore exprime une évolution fondamentale de l’expression artistique.
Comment mettre le son en image ? Du phylactère qui s’enroule en ligne serpentine pour évoquer la parole des écritures ou celle de Dieu, aux représentations « du concert des anges » et des mises en scènes d’instruments de musique…
Au XXème siècle, Picasso bouleverse la structure de l’image en introduisant des signes musicaux dans la peinture tandis que Kandinsky ou Klee jouent des rythmes pour insuffler une nouvelle énergie plastique à leurs œuvres.
Vassily Kandinsky, Fugue (1914), fondation Beyeler
Napoléon offre l’exemple idéal d’un destin épique marqué par une ascension fulgurante et une catastrophe fulgurante, qui fascine les artistes du siècle et marque leur imaginaire. Dans la symphonie héroïque, Beethoven cherchera le premier à traduire cette énergie, devenant le héros de la Musique romantique, comme Delacroix et Gericault dans le domaine des Beaux-arts.
Théodore Géricault, Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant (ou Chasseur de la garde, 1812)
Faste des dorures, prééminence de l’arabesque, règne des puttis et des castrats ; création de l’Opéra, Raffinement des madrigaux de Monteverdi…
L’impulsion baroque naît d’abord en Italie, puis se répand progressivement vers l’Europe en dessinant singulièrement la forme sensuelle du croissant. L’aphorisme du philosophe Héraclite « tout coule, tout bouge, tout change » gouverne l’enchaînement des images et des sons de cette conférence.
Conférence à 2 voix, avec le musicien Alain Pierre
Art de la surenchère, de l’excès et du bruissement ; faste des dorures et des ornements ; règne éblouissant des putti et des castrats ; Art de propagande, célébration du catholicisme triomphant ; création de l’opéra, excellence des madrigaux de Monteverdi…
Si les objets persistent aujourd’hui à travers les peintures, les architectures et les sculptures, les partitions ou certains instruments, l’esprit, lui, s’est envolé…
Les regards croisés d’une historienne d’art et d’un musicien, propose de restituer cet esprit, le temps d’une conférence « à 2 mains » , en confrontant images, musique et texte …
Ce travail de confrontation entre savoirs et émotions, a emprunté à la forme de l’opéra la superposition de registres d’expression variés, ce que les moyens multi-média aujourd’hui permettent de retraduire.
Conférence à 2 voix, avec le musicien Alain Pierre
Un Saxophoniste et une historienne d’art pour propulser la formidable énergie du jazz et visualiser ses effets dans le champ des arts plastiques.
Dans les années 20, l’impact de l’art nègre puis l’expressionnisme émotionnel anti-guerre, trouve son exutoire dans l’instrumentation hurleuse et colorée du Jazz et dans l’impératif besoin de vivre vite et de s’amuser à tout prix, de faire table rase de tout ce qu’il y avait avant. En France, ce sont les années folles avec Joséphine Baker et la «Revue nègre ». Mais aussi le grand succès de l’Art Deco, avec la géométrisation des volumes et du décor par les architectes et décorateurs .
Conférence à 2 voix, avec le musicien Alain Pierre
Entre images, sons, éclats de saxophone, paroles, une conférence à deux mains-deux souffles, avec le saxophoniste Alain Pierre.
A partir des années 50, la rupture avec le musicien noir rieur et amuseur de blancs est consommée (style Armstrong) ; la musique se charge de connotation politique (Mingus, Colemann, Ayler) ou mystique (Coltrane).
Dans le domaine des arts plastiques, la création américaine va supplanter la production européenne. Avec « l’Action-painting » Pollock introduit l’idée d’une peinture existentielle, définie par l’urgence. L’artiste initie une conception performative de l’acte de peindre.
Napoléon fascine tous les artistes du siècle et devient l’une des figures déterminantes de l’imaginaire. Il offre l’exemple idéal d’un destin épique marqué par une ascension fulgurante et une catastrophe saisissante. Dans la symphonie héroïque, Beethoven cherchera le premier à traduire cette énergie. Héros de la musique romantique, comme Delacroix ou Géricault dans le domaine des Beaux-Arts, ils traduiront ensemble la violence et la subjectivité naissante du XIX° siècle, l’aspiration vers de nouveaux horizons.
Les musiciens sont à la recherche d’un nouveau statut de l’artiste, libre de toute contrainte ; la musique instrumentale devient prédominante pour mieux témoigner des sentiments et des passions.
De même, la peinture, en exhibant ses compositions expressives (touches, matière et composition) se mue en une véritable musique des l’âme et des tourments intérieurs.