Si le sexe vous intéresse, ne vous privez pas de cette conférence !
Dans l’art d’Occident, le plaisir revêt de multiples formes, volupté sensuelle ou douloureuse, plaisir parfois pervers ou jouissance tragique, superbement traité par les artistes tout au long des siècles, et selon des modalités qui semblent jusqu’à aujourd’hui, toujours inépuisables…
Gustave Courbet, L’Origine du monde (1866). Musée d’Orsay
Christophe Colomb voit pour la première fois en Amérique des êtres humains s’adonner au tabac. Fascinée par ses pouvoirs, L’Europe en fera rapidement un usage immodéré ; les représentations qu’en ont laissé les artistes sont pléthoriques et permettent de suivre l’histoire des « amours et désamours » que l’on entretient avec le tabac depuis cinq siècles.
Parce qu’il colle et adhère, parce qu’il est à la fois séduction et poison…
Les premières friandises apparaissent dans les natures mortes hollandaises, où le symbolisme du sucre oscille entre évocation christique et plaisir hédoniste.
Au XXème siècle, les sucreries acidulées du Pop-Art stigmatisent la société de consommation, puis révèlent aujourd’hui les dangers de l’obésité ou le drame de l’anorexie.
Willem Claeszoon Heda
Fin de collation, dit aussi Un dessert
Musée du Louvre
A la Renaissance, les peintres commencent à peindre le plaisir d’être au monde, celui d’entendre, de toucher, de goûter, de sentir… Des Flandres à l’Italie, scènes mythologiques, scènes de genre et natures mortes, vont exalter la beauté du monde profane et sa porosité à l’expression d’une pure sensualité. Mais c’est en France au XVIIIème que la peinture dite « sensualiste » trouvera son acmé avec Boucher et Fragonard, et à Venise avec Tiepolo.
Giovanni Battista Tiepolo
Apollon et Daphné, vers 1743-1744
Une promenade iconographique du côté de Bacchus et des bacchanales…
En examinant les différentes formes prises par cette (re)découverte du mythe grec à la Renaissance, nous suivrons les Ménades dans l’ivresse des cortèges bachiques, leurs corps dansant exprimant à l’âge classique une vision très dialectique de l’ivresse…
Le Caravage, Bacchus, 1593-1594, huile sur toile, 95 × 85 cm, Florence, Galerie des Offices.
Dans la peinture classique, gros et maigres sont tantôt le symbole du pouvoir et de la richesse, ou au contraire de la pauvreté et de la misère, matérielle ou spirituelle. Ce n’est qu’au début du XIXème siècle qu’apparaissent des gros « pathologiques », généralement exposés dans les foires. Puis au XXème siècle, des artistes s’emparent du thème de l’alimentation dévoyée, avec des représentations évoquant l’anorexie et son corollaire, la boulimie.
Enfin, fantasme de dévoration et cannibalisme, présents dans de nombreuses mythologies et dans notre religion chrétienne, sont également abordés par certains artistes contemporains.
Goya, Saturne dévorant un de ses fils