Faste des dorures, prééminence de l’arabesque, règne des puttis et des castrats ; création de l’Opéra, Raffinement des madrigaux de Monteverdi…
L’impulsion baroque naît d’abord en Italie, puis se répand progressivement vers l’Europe en dessinant singulièrement la forme sensuelle du croissant. L’aphorisme du philosophe Héraclite « tout coule, tout bouge, tout change » gouverne l’enchaînement des images et des sons de cette conférence.
Un éclairage des nombreuses appellations que l’on rencontre sur ce thème : livres d’artiste, livres illustrés, livre-objet, sur la base d’un petit inventaire historique de ces productions au cours du XXème siècle. Aujourd’hui se pose la question du rôle du livre d’artiste et de sa diffusion. En ce début du XXIème siècle émergent en effet des diffusions par les circuits commerciaux (Calle, Closky, Levé…) et des distributions de plus en plus fréquentes de « gratuits d’artiste ».
Le livre représenté par les artistes dans l’histoire de l’art
En contrepoint des écrivains qui prennent pour thème la peinture ou le peintre, la conférence interroge la façon dont les peintres se sont emparés du thème du livre et de la littérature :
- Thème du portrait dans un environnement de livres
- Mise en scène du lecteur, de la concentration à la distraction
- Roman pris comme thème de la peinture jusqu’à la mise en roman de l’histoire de la peinture.
On oublie trop souvent que l’écriture a été pendant des siècles omniprésente dans la peinture. Si l’invention de l’imprimerie a eu pour conséquence de circonscrire les territoires de l’une et de l’autre, elle n’a pas pour autant chassé les anciennes connivences… – Comment les artistes racontent sans paroles ?
1 – Le message sacré à la Renaissance
2 - La lettre d’amour du XVIIème au XIXème siècle
Les métamorphoses d’Ovide s’imposent dans l’art occidental comme la source iconographique mythologique qui a profondément pénétré l’imaginaire des artistes. La force évocatrice des écrits et célèbres métaphores du poète a nourri les artistes depuis le Moyen âge et constitue une source essentielle de notre culture.
A la Renaissance, les peintres utilisaient « des glacis transparents », pour donner à la surface l’aspect lisse et brillant du miroir. Au cours du XIXème siècle, Delacroix d’abord, puis les impressionnistes, vont utiliser la couleur pour « faire lumière dans leurs paysages » par une touche expressive et personnelle qui deviendra véritablement « signature de l’artiste ».
Claude Monet, Impression, soleil levant, 1872, musée Marmottan, Paris.
Le paysage est une source universelle d’inspiration pour les artistes et la peinture début de siècle en témoigne largement. Mais à la fin des années soixante, les artistes du Land Art cessent de le représenter, intervenant directement dans la nature. Ils réutilisent ses codes, son fonctionnement interne : la croissance, les saisons, les rythmes naturels, les formes présentes dans un paysage ou une simple feuille etc.
Robert Smithson, Spiral Jetty
Le paysage a longtemps été discret dans les tableaux, s’effaçant au profit des personnages du premier plan. Sa représentation est soumise aux lois de la perspective, et l’artiste doit corriger les effets de nature en vue de produire un paysage idéalisé. Au XVIIème siècle, les hollandais vont prôner une vision plus réaliste du paysage, esthétique qui sera reprise en France par l’école de Barbizon puis les Impressionnistes. Ils iront peindre « sur le motif » en faisant de la nature le sujet principal de leur tableau.
Théodore Rousseau Chênes à Apremont (1852) Musée d’Orsay.
Couleur du feu des enfers ou du sang du Christ, la couleur rouge engendre par ses correspondances une puissance irrésistible. Dans les manuscrits médiévaux, les retables ou les fresques, elle symbolise déjà les grandes passions de l’humanité. C’est l’une des couleurs les plus douées de vie.
Au milieu du XVIIIème siècle, le Canard Blanc de Oudry est une œuvre très audacieuse, sa réalisation quasi monochrome contribuant au silence définitif de l’animal. Oudry préfigure ainsi le goût romantique pour l’évanescence, puis la fascination des impressionnistes pour le manteau blanc neigeux du paysage et la disparition progressive du sujet en peinture. Au XXème siècle, l’usage du blanc accompagnera les grandes révolutions picturales.
Jean-Baptiste Oudry, Le Canard Blanc