Au cours de sa longue vie, Goya d’abord peintre de cour et rompu à tous les exercices académiques, développe à la suite d’une brutale surdité, une œuvre de plus en plus visionnaire et fantastique. Accentué par la situation politique du monde, son art prendra aussi un caractère mordant et satirique ; il peint alors la décadence de la cour espagnole, les horreurs de la guerre, l’absurdité de la vie.
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El Greco
Maniériste, mystique, fou, astigmate…? Tout semble être dit sur ce peintre grec exilé au 16ème siècle à Tolède. Mais on occulte trop souvent sa formation italienne auprès de Titien et Tintoret, expliquant pourtant son style incomparable, difficilement compréhensible dans un pays comme l’Espagne.
C’est le deuxième tiers du XIXème siècle qui réhabilite Greco, particulièrement Théophile Gautier et Manet, accomplissant l’un et l’autre un voyage en Espagne, qui contribuera à faire apprécier ce style non académique en France.
Hopper Edward
L’œuvre figurative de Hopper ouvre sur une Amérique insolite : paysages urbains désertés, traversés par quelques êtres de passage, absents à eux-mêmes et aux autres. Teinté d’une profonde subjectivité, le langage de l’artiste atteint une portée universelle.
Ingres Jean-Dominique
Considéré au XIXème siècle comme la grande figure du néo-classicisme, Ingres développe une œuvre très paradoxale, où les canons classiques de l’anatomie et de la perspective sont curieusement malmenés. De la même façon, bien que rêvant d’être un grand peintre d’histoire, ce sont principalement ses portraits et ses très nombreux nues aux poses lascives et érotiques, qui contribuent à sa célébrité. Déployant sa vie professionnelle entre Paris et Rome, il aura une grande autorité au sein de l’Académie parisienne.
Kahlo Frida
Epouse du célèbre fresquiste Diego Rivera, elle est victime en 1925 d’un terrible accident de tramway qui la laissera infirme à vie. La souffrance physique et psychique est la source de ses tableaux. Son œuvre est proche de l’art des surréalistes par l’intérêt qu’elle porte à la réalité intérieure et extérieure ; miroirs et autoportraits sont autant de sujets ou d’accessoires qui exprime cette dualité. Elle reste une figure fascinante, liée à la révolution picturale des muralistes mexicains.
Leger Fernand
Né comme Picasso en 1881, Fernand Léger sera peintre mais aussi créateur de tapisseries et de vitraux, décorateur, céramiste, sculpteur, dessinateur, illustrateur. Suivant un temps l’esthétique cubiste, il s’en dégage rapidement pour créer un univers poétique de robots, visant à exalter le monde moderne. Son goût pour les formes dynamiques le mène aussi vers le Cinema, pour lequel il réalise le célèbre « Ballet Mécanique ». Son engagement politique se manifeste à travers des conférences et de grandes peintures murales où il réalise son rêve de concilier l’avant-garde et l’art populaire.
Magritte
Peintre belge singulier, pour qui la découverte de l’œuvre de Chirico a été déterminante. Il n’appartient pas véritablement au mouvement surréaliste car il conservera toute sa vie une distance qui constitue l’essence même de son univers pictural. Ses images juxtaposent dans des univers inquiétants des objets, des personnages et des bribes de langage, dont la rencontre insolite « comme sur une table de dissection » produit des niveaux de lecture paradoxaux et polysémiques.
Malevitch Casimir
Considéré comme l’un des maîtres de l’art abstrait au 20s, Malevitch appartient à la génération des artistes russe d’avant-garde condamnés au silence sous Staline, n’obtenant de fait, une reconnaissance internationale qu’à partir des années 70.
A la fois peintre et théoricien, il produit en 1917 le fameux Carre blanc sur fond Blanc. Son manuscrit Le Suprématisme ou le Monde sans objet, publié en Allemagne, se diffusera largement auprès des artistes de la modernité. Mais lui resté en Russie, sera emprisonné et contraint au retour vers la figuration.
Manet Edouard
Manet est l’auteur d’un scandale retentissant au Salon de 1963 en exposant l’Olympia, puis le Déjeuner sur l’herbe. Ces deux tableaux, aujourd’hui chefs d’œuvres du Musée d’Orsay, sont devenus emblématique de la Modernité ; ils annoncent la mort du Sujet en peinture, et l’avènement d’une nouvelle façon de peindre, notamment par l’affirmation de la touche picturale, nouvelle forme de signature pour l’artiste.
Matisse et le jardin d’Eden
Matisse fut un penseur profond de la forme : son travail a contribué à engendrer et à nourrir la peinture moderne, interrogeant sans cesse la représentation, la notion de réalisme, le rapport entre le dessin et la couleur, entre la surface et le volume, entre l’intériorité et l’extériorité. Le thème du Paradis parcourt l’ensemble de l’œuvre, du scandaleux « Bonheur de vivre », jusqu’aux découpages dans la couleur de la deuxième partie de sa vie.